008 – Interview d’auteur (roman) – Jean-Michel Ruisseau (Huy)- « La chaise vide » (Editions Chloé des Lys) – 23 février 2020

Dimanche pluvieux et venteux, pas de quoi mettre les pieds dehors. Si ce n’est pour rencontrer un « personnage » local tel que Jean-Michel Ruisseau, à l’occasion d’une séance de dédicaces de son roman « La chaise vide« , dans les murs « Cosy » du « Caribouf », à l’angle de la rue des Augustins et de la rue l’Apleit à Huy.

Bloc-note en main, j’écrase ma clope, après avoir repéré à travers la vitrine de l’établissement snack que Jean-Michel est bien présent.

Luigi, le patron, vient me saluer sur le pas de la porte et me confirme la présence du romancier sexagénaire hutois en ses murs. Je m’installe à une table et je commande un café. L’auteur est en discussion à l’autre bout de la salle. Il me rejoint, ainsi que deux autres de ses amis proches…

Je ne connais pas personnellement Jean-Michel mais nous savons qui nous sommes l’un et l’autre dans cette petite ville/village… Le tutoiement s’impose rapidement et j’acquière son ouvrage.

Artiste peintre et bourlingueur, à 64 ans, l’homme a l’oeil vif, profond et sincère. Souriant, vous regardant dans les yeux lorsqu’il vous adresse la parole, il semble réservé. Il a du verbe et de la verve cependant, et il affiche une indépendance intellectuelle qu’il tente de masquer par une subtile impertinence teintée d’un voile d’anarchie…

Les tourments intérieurs semblent avoir creusé les quelques rides qu’efface à peine la mèche de cheveux argentés qui s’abat sur son front…

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« La chaise vide » est paru en décembre 2019 et a été distribué à plus de trois-cents exemplaires à ce jour, m’apprend Jean-Michel, qui demeure pudiquement fuyant lorsque je l’interroge…

Plusieurs maisons d’édition avaient retenu son manuscrit mais il a choisi la seule qui accepta qu’il illustre lui-même sa couverture, ce qui confirme la liberté qu’il défend…

Epicurien ou hédoniste, mon hôte apprécie les bons mots… « Chaque personne ressemble à ce qu’elle dégage, à ce qu’elle est », me confie-t-il avant de signer mon exemplaire du bouquin que je m’empresse de dévorer d’une traite en fin d’après-midi, engoncé dans le divan de mon salon. Il aura pour cela fallu que je décline son invitation à rester attablé avec la petite assemblée amicale chez « Luigi », non sans nous promettre de nous revoir très prochainement pour discuter…

Ayant à peine cerné le « personnage » de l’auteur, je suis immédiatement happé par le récit sensible et profond de son roman probablement inspiré…

Libre et détaché des codes de la société humaine, le héros parcourt les routes d’Europe durant plusieurs années, au fil du cours de sa vie et des rencontres humaines qui parsèment son chemin. Posant son sac ça et là, il vit et « Est », simplement, savourant l’instant présent, les émotions qui l’habitent, souvent témoin du spectacle humain. S’immisçant peu dans les conversations initiées, pour la plupart, par les nombreux personnages attirés par son charisme que ne contient sa discrétion, il écoute, partage, les expériences des autres êtres qu’il finit toujours par quitter un jour ou l’autre, guidé par son intime conviction…

Vivant de son art (la peinture), conscient du caractère éphémère de son être, il nous fait partager ses émerveillements et ses déboires, sur le chemin de sa vie qui le ramène au point de départ, là où tout a commencé…

Un chemin intense et léger à la fois, à découvrir sans hésiter…

Merci Jean-Michel,

Vincent Poitier, alias « le Pensiologue »,

23 février 2020

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