027 – Chronique d’artiste chanteur et comédien de théâtre: Jean-Luc GERLAGE alias « GABA » (Huy et le monde…)

Dans mon adolescence, j’ai accompagné bon nombre de fois ma maman Yvette (cf chronique suivante: Yvette SOHY, 50 ans d’art ) à l’occasion de toutes sortes de festivités locales et supra-locales, dont les fêtes de Wallonie, qui à l’époque, ressemblaient encore à quelque chose (quartier Sous-le-Château, Huy).

Aux environs de 1981-1982 (en septembre), un artiste de rue offrait aux passants (nombreux) un spectacle de « mime » qui m’avait enchanté… Un homme juché sur un promontoire artisanal, vêtu comme un clown et dont le visage était maquillé de blanc, était immobile… Il pouvait garder la « pose » de très longues minutes sans cligner des yeux, jusqu’à ce que je m’approche de lui, intrigué… Il se mût soudainement, mécaniquement, me tendant sa main gantée de blanc…

« GABA », Jean-Luc GERLAGE de sa véritable identité (1961, né à Huy et y vivant toujours), m’avait émerveillé… Quittant son personnage lors d’une pause, et faisant la conversation à ma maman (Yvette) qui réalisait des portraits, il gardait dans les yeux l’âme de son personnage… Je crois qu’il la gardée aujourd’hui encore, cette âme…

C’est en 1988 que nos chemins se croisent à nouveau, à l’occasion du gala Brel (ancien théâtre de Huy), pour les dix ans de la disparition du chanteur de légende… Sur scène, « GABA » interpréta magistralement « Dans le port d’Amsterdam », titre légendaire, qu’il sublima pour l’heure… Je découvrais alors Jean-Luc le « chanteur »…

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GABA, le chanteur

De là, j’assistai à quelques cours de théâtre donnés par GABA à la maison des jeunes qui résidait alors au « Quick » actuel… Cet homme inspiré et inspirant, nous faisait travailler notre respiration, nous demandait ensuite de laisser aller notre corps dans l’espace, et ensuite de mimer des émotions…

Peu de temps après le Gala Brel, en 1989, Jean-Luc GERLAGE est engagé par le « Centre Culturel de l’Arrondissement de Huy » où il travaille toujours aujourd’hui.

Animateur de théâtre pour tous âges, il initie les candidats « Shakespaeriens ». En point d’orgue de la saison annuelle, en août, il participe à l’organisation du « FRAJA » (Festival de Rencontres Ateliers pour Jeunes Artistes), évènement décliné en FRAJA inter-écoles à l’occasion.

Adolescent, il fréquente l’Athénée Royal de Huy après quoi il entre au « Conservatoire Royal de Liège ». La fibre de l’expression théâtrale est inscrite dans ses gènes…

Saltimbanque, acteur de théâtre, comédien, conteur d’histoire, chanteur, GABA est un personnage entier, passionné, engagé… Il suffit de discuter quelques minutes avec lui pour comprendre que ses envolées verbales, ses yeux écarquillés, n’appartiennent qu’à lui… Sa fréquence vocale vous happe, vous emmène dans un monde parallèle, et ses yeux vous hypnotisent, refusant que vous détourniez les vôtres de son regard d’enfant exalté qu’il est resté, enfin je le crois…

Jean-Luc est aussi un « rocker », il aime ça, chanter… Sa voix légèrement éraillée est convaincante. C’est son côté « Bad-Boy » qui s’exprime. Pour vous faire une idée, si vous ne le connaissez pas, cliquez sur le lien suivant (« What Else » – Youtube):

Groupe « What Else » – GABA chanteur

Ces vingt-cinq dernières années, je ne l’ai pas rencontré souvent, et lorsque ce fut le cas, ce fut trop court, mais quand vous connaissez Jean-Luc un jour, vous le connaissez un peu pour toujours, tant il laisse une « trace »… C’est ça, l’âme des artistes… Mais la comédie, que cache-t-elle? Cela, je n’oserais pas le lui demander, par pudeur…

GABA, parmi d’autres, a marqué mon histoire personnelle, et cette empreinte perdure… Nous laissons sans cesse des traces dans la vie des personnes que nous croisons sur notre route… Et si vous lisez les autres chroniques sur mon blog, vous verrez que Jean-Luc y est mentionné plus d’une fois, ayant marqué d’autres vies de sa trace… (Yeroün, JANGUY,…)

Ma démarche de chroniqueur est personnelle et non lucrative… Elle vise aussi sans doute à réparer quelque chose en moi, en « produisant » une vibration positive… La vie quotidienne, matérialiste, peut être décevante, douloureuse, si on ne lève pas les yeux vers ce que je qualifie de « spirituel », c’est-à-dire l’opposition entre la matière et l’esprit, entre ce qui nous est extérieur et ce qui nous est intérieur, sans aucune notion dogmatique ni religieuse…

Les êtres humains que je souhaite mettre à l’honneur modestement participent tous à cette vibration, et vous qui lisez ces chroniques, vous y participez également…

Ces vibrations construisent nos réalités, et aucune d’elle n’est figée, contrairement à ce que l’on nous invite à croire…

Merci Jean-Luc, merci GABA,

Amitié,

Vincent Poitier, alias « le Pensiologue »,

12 avril 2020

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p.s.: Merci à maman, Yvette SOHY, pour avoir « fouillé » ses archives personnelles à la recherche de photos originales!