055 – Billet: « Le puits du fou… »

Le désespoir a ceci de beau qu’il n’appelle pas de lendemain…

Il revêt cet avantage que l’on a conscience de tout, excepté de ce qui pourrait se produire…

Plus de projection, pas d’issue, l’idée même que la vie s’est accomplie, avec ou sans nous, nous remet à notre place…

Le sentiment que l’existence est si dérisoire qu’elle en est infinie et se suffit à elle-même…

Ne plus chercher de sens, être en l’instant, peu importe en quoi il consiste ou non…

La négation de l’être peut, quelques fois, rendre tout sens à ce qui semble ne pas en avoir…

Marcher dans les boues du tunnel…

Désespoir suscite espoir, car tout et rien sont l’unité, et là est la vie, au moment où nous la ressentons, intensément…

Dieu qu’est-il et nous, qu’est-on… (pardon…)

Etre, au-delà de qui nous pensons être, peut faire peur, mais il semble que le courage serait d’avoir peur et de vivre malgré tout…

Si il n’y a plus rien, alors tout est possible…

Dépouillé psychologiquement, l’être humain, touchant à l’humilité, prend conscience de sa condition, dans le silence succédant au bruit…

Sortir de l’obscurité, c’est prendre le risque d’être ébloui par la lumière…

Pour paraphraser Rabelais, je dirais qu’il n’est pas d’errance sans conscience…

Le bras de ‘faire’ mobilise nos pensées, notre attention, dans un but patrimonial.

Il ne s’agit pas de se taire, mais de ne pas toujours répondre, tel un aïkido psychologique, ce qui ne ressemble en rien à de la passivité…

Le silence peut être un aère-haine messager, c’est de bonne guerre…

Vincent Poitier, alias « le Pensiologue »

15 avril 2021

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