Ne confondez-pas: « Racler le fond de la cale avec le fer de l’herminette et racler le con de la femme avec l’air de faire minette ».
Demandez donc à une jeune personne, en 2021, de répéter cette phrase distinctement sans en faire du Waterzooï, vous comprendrez où je veux en venir… L’heure est à la potée logopédique et grammaticale…
Le marmonage précipité et compressé se répand au rythme de la décadence orthographique, et c’est dommage…
Nous finirons par devoir nous passer de langage verbal, au détriment du sémaphore ou des onomatopées…
L’éloquence se fait absence, ce que déplorent la culture et la communication, dont les élites deviennent les cerbères… A quand une intelligence artificielle nous équipant d’un correcteur automatique d’expression orale? (ton ironique)
Nos oreilles sont chargées sans ménagement de brouettées de mots étriqués et érodés, comme si la construction du langage pouvait échapper à toute structure planifiée… Loin de moi l’idée d’assener le moindre jugement de valeur quant au niveau d’instruction du quidam, mais je m’arroge le droit de ne point ouïr ce qui constituerait une forme d’agression unilatérale envers mes pavillons auriculaires…
Je concède muter dans la catégorie des « vieux cons » et l’assume volontiers, si c’est dans le but de tenter de préserver la langue de Molière qui ne date pas d’hier… N’allons pas plus vite que la musique, déposons les mots et les idées après les avoir mâchés, ce qui évite une mauvaise digestion…
En cas d’urgence, ne précipitons rien, au risque de devoir répéter notre message et perdre en efficience lorsque la situation nous demande allégeance…
Je suis responsable de ce que je dis, pas de ce que vous comprenez, certes, mais tout ce que vous mâchouillez pourra être retenu contre vous, en tout cas contre votre gré de vous être mal exprimé…
Nul besoin de termes complexes, même pour éviter de parler de sexe, tant que votre interlocuteur demeure votre auditeur…
Entrez dans la danse, rythmez la cadence, déposez vos mots, nourrissez la séance… Alors j’écoute, j’ouïs et jouis d’être bercé par ce flot de pensées que vous aurez pris soin de me délivrer…
Merci de votre indulgence, pour ces résurgences d’un langage de poète qui ne peut devenir obsolète…
Garçon! La diction, svp!
Vincent Poitier, alias « le Pensiologue »
13 mai 2021
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