072 – Billet aérien: « J’ai volé d’eux, mes propres ailes… »

Happy bird day! Ce jour où tu sautes du nid… Pas le nid familial, mais celui où tu es en zone de sécurité, ou c’est confortable, où tu reçois tout ce dont tu as besoin et que tu ne veux pas quitter…

Ce nid d’où tu ne perçois du monde que ce qu’on te permet de voir, c’est-à-dire pas grand chose, en réalité…

Mais qu’est-ce qui pousse un oisillon à sauter du nid le premier, à risquer cette vie qui commence, et pourquoi?

L’instinct, sans doute… Le fait de voir d’autres congénères, dont ses parents, voler de leurs propres ailes…

Mais où vont-ils, ceux qui volent? Pourquoi pas moi, se demande le petit qui vient à peine de quitter son duvet…

Nous avons des ailes, nous aussi, mais tant que nous l’ignorons, elle ne nous servent à rien, alors nous marchons, et surtout nous courons, mais après quoi, questionnait Pascal Obispo...

Voler, c’est faire confiance à ce qu’on ne voit pas, les masses d’air… C’est commencer à les sentir, et comprendre leur fonctionnement qui est souvent aléatoire… C’est prendre conscience du potentiel que la nature nous a offert, et l’utiliser, pour demeurer dans les airs…

Voler c’est voler, comprendre c’est donner…

Les oiseaux migrent, au gré de leur instinct, de leurs perceptions liées à leur condition, à leur nature, à la Nature…

La vie est un livre dont nous écrivons chaque page au fil que nous lisons l’histoire…

Tous les futurs sont possibles, mais se réalise celui que nous écrivons, et qui laisse une trace, celle du passé…

L’angoisse de la page blanche est le sens de la vie…

Que vaudrait une vie écrite à l’avance…

De quelle permission avons-nous besoin pour écrire, pour vivre?

Respirer, boire, se nourrir, et donc vivre, au-delà de survivre…

La vie est une météo, dont nous mesurons mal les codes, et c’est ce qui rend la vie trépidante ou désespérante… Les vents, la pluie, les orages, le froid, le chaud, le soleil, la nuit, le jour, les rythmes…

Naître, voler, mourir… C’est pour cela que je respire…

Mes semblables, je les ai observés, et j’ai volé d’eux mes propres ailes…

Vincent Poitier, alias « le Pensiologue »

21 mai 2021

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