« A s’asseoir sur un banc, une minute avec soi, et r’garder passer les trains, tant qu’y en a… »

Chercher ta voie sans voix, être au quai avec ton âme, vider tes ballasts, n’avoir en aucun cas tes nerfs…

Regarder passer le temps, dans la gare, si mort…

Fuir l’effervescence à couper le sifflet à un chef de gare…

Savoir qu’il existe un bout à presque tous les tunnels…

Qu’il est inutile de se faire un rail pour échapper provisoirement à la réalité…

Repenser à l’enfant intérieur qui joue aux billes le long du chemin de fer…

Entendre siffler le train, monter dans un wagon au hasard, ne craignant aucun retard…

Avoir les yeux à gare, une toute petite gare… Un tout petit train, qui repassera demain, si ton coeur te dit de prendre le prochain…

Pas de rêves assez dans un TGV… Avancer dans le brouillard que pénètre confiant, un petit tortillard…

Regarder les vaches ruminer sans égard, devant le voyageur qui passe, à l’insu de la masse, de ceux qui courent, dès que point le jour…

Vincent Poitier, alias « le Pensiologue »

09 juin 2021

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