Qui vit caché attend généralement que la voie soit libre avant de s’engager, surtout en territoire non conquis…
L’oppression occupe le terrain, entravant toute velléité d’indépendance ou de singularité menant hors des rails…
Les pécheurs qui mordent à l’âme sont souvent ramenés à la voie ferrée par la canne à prêches…
Défense de circuler sur la voie dissonante qui mènerait à celle de Dante, à travers les neufs cercles des enfers…
Pourtant, sa muse Béatrice le ramena au paradis, si éprise de lui qu’elle était…
Est-ce à dire que l’inspiration ne nous épargnerait pas les limbes et le purgatoire?
Certes, « errare humanum est, perseverare diabolicum » (« L’erreur est humaine, persévérer est diabolique » – citation attribuée à Sénèque mais probablement antérieure).
Défense de circuler sur la voie me paraît être une tentation, voire une invitation à ne pas demeurer sans voix ni coi, pendu par le cou à nos cordes vocales , pantois, la voie sciée…
Inutile cependant de vociférer, la voix lactée, plus douce, nous fait boire du petit lait…
Suivre sa voie n’est pas un combat, mais bien un chemin, un appel émanant d’une voix intérieure…
Le respect ne s’impose pas, il s’inspire, et la vérité n’appartient pas à un seul Homme…
Elle ressemblerait sans doute à une voie qui résonne, ne demandant rien à personne, ne confondant pas persévérance et obstination, souvent le fruit d’une trop grande ambition…
Nous pouvons refuser le suppositoire de ce que Nietzsche appelait la « moraline », administré par ceux qui font une morale de leurs frustrations (André Bercoff, écrivain et journaliste).
Vincent Poitier, alias « le Pensiologue »
24 juin 2021
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