Le Donjon revêt un caractère d’ultime retranchement d’un Seigneur, au sein d’une forteresse assaillie par un ennemi moyenâgeux…
Il est le lieu de la dite forteresse où vit le Seigneur, où sont stockées les vivres et munitions et d’où la fuite est possible par une voie dérobée si la situation devenait désespérée…
Il est également, jusqu’au XIIIème siècle, le lieu où est retenu un prisonnier capital, sous bonne escorte…
Le Donjon était le lieu névralgique d’une forteresse dont l’enceinte de remparts fut magnifiée et révolutionnée, en France et au Pays-Bas notamment, par Vauban, au XVIIème siècle, siècle des Lumières…
Au fil du temps, le Donjon devint « Tour de guet », point d’observation le plus élevé d’une forteresse…
Certains remparts, à l’instar de ceux de Comblain-au-Pont, furent « recyclés » dans la construction d’habitations citadines, ne subsistant, en l’occurrence, que la « Tour Saint Martin », dernier vestige des luttes locales et régionales intestines d’antan…
Restaurée et reconvertie en point d’attraction touristique et patrimonial, cette tour est ceinte, depuis la fin du XIXème siècle, de sépultures augurant son passé révolu…
Métaphoriquement, le Donjon est l’ultime refuge psychologique de l’être humain, assailli trop souvent par les affres de la vie…
Les remparts constitués de conditionnements éducatifs et professionnels ayant fini par être ébranlés, de même que les divers instincts de survie, le psyché se perche dans sa tour de guet, affichant ses « atours de guet » en posture d’observation, guettant les potentielles agressions futures…
Toisant la cité, depuis son promontoire fortifié, l’humain trahi se poste à l’abri, derrière des murs épais que nul ne tente plus de conquérir…
La retraite est spirituelle, réclusion jugée nécessaire dans un cadre néanmoins bucolique, celui de la nature…
« L’atour de guet » n’est qu’une façade qui prétend leurrer le visiteur non averti…
On peut la visiter, cette tour, sur rendez-vous, et sans intention belliqueuse…
Les murs sont d’origine, mais la nature du lieu a évolué… Il faut, pour y accéder, gravir le chemin étroit qui y mène, et ensuite, de là, pouvoir admirer le paysage…
Vincent Poitier, alias « le Pensiologue »
05 juillet 2021
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