Même fauché comme les blés, rien ne peut empêcher la communion avec la nature…
La nature est partout, tout le temps, s’offrant au spectateur conscient, à celui qui prend la peine (ou plutôt la joie) de la regarder, de l’admirer, de la sentir, de la toucher et de la laisser le toucher…
Cette nature inspire l’humilité (et aussi l’humidité), elle ne pense pas, elle s’adapte, vit et meurt, se reproduit, se couche, se relève, au gré des éléments qui la secouent ou la ballotent…
Elle n’en fait pourtant pas tout un foin, ne se plaint pas, car elle est ce qu’elle est et rien d’autre…
Le milieu agraire induit des structures (les fermes), des organisations (clôtures, parcelles, etc…), des lots de terres, des identifiants, mais les éléments donnent le tempo de cette partition primaire et primale…
Même exploités par l’humain, les organismes vivants rappellent que nous faisons partie intégrante de ce macrocosme, étant nous-mêmes des microcosmes…
Pas de collapsollogie à l’ordre du jour, ce qui est un courant répandu à notre époque, mais seulement un rythme, des adaptations, de la résilience…
Est un mouton qui pense l’être, mais le mouton sait-il qu’il est un mouton? Il bêle par instinct grégaire, et non par esprit de contestation ou de contradiction… Il est ce que la nature fait de lui, un être vivant qui est ce qu’il doit être et nul autre…
Qui remarque qu’une vache n’est pas une autre… Qu’il existe différentes couleurs, certes, mais aussi des morphologies différentes… Pourtant, ce ne sont que des vaches… Aucune d’entre elles ne m’a envoyé paître, et ma présence ne les a pas dérangées…
Nous pensons trop et vainement aux évènements, mais oublions d’être ce que nous sommes, des êtres vivants dépendants et interdépendants…
Le simple fait de respirer en est la preuve… Pas de contrôle sur l’air ni sur cette respiration qui est vitale… La nature insuffle le souffle de vie, nous offre l’eau, la nourriture essentielle… Le reste, c’est du pipeau…
Le blé, le froment, le maïs, poussent sous nos yeux, issus de la terre, semés par l’Homme, en quantités industrielles… Nous nous servons au supermarché de produits finis, perdant la conscience que tout vient de la terre et de la Terre…
Nous sommes conditionnés, comme le sont ces produits, en biens de consommation frénétique…
Si les gestes sont difficiles à convertir, commençons par la conscience de ces gestes…
Témoignons le respect et l’admiration qui sont dûs à cette nature qui n’est pas un décorum mais bien notre maison de vie…
Nous en faisons partie, ni plus ni moins…
Je terminerai sans transition avec cette phrase de Wiston Churchill: « Entre la démocratie et la barbarie, il n’y a que cinq repas »
p.s.: photos personnelles d’illustration, « Vervoz » (Ocquier – Condroz belge).
Vincent Poitier, alias « le Pensiologue »
30 juillet 2021
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