Chacun cherche sa route, ou en suit une…
Or, la vie est « LE » chemin, mais elle n’est pas un chemin tracé…
La nuance est ténue mais elle est déterminante…
L’état de la route (ou du chemin) influence nos choix de directions… Meilleur est le revêtement, plus vite on progresse de manière linéaire et continue, suivant celles et ceux qui l’empruntent avec confiance tant elle invite à plus de confort et donc de sécurité…
Le bon état d’une route est corrélé à sa haute fréquentation qui par conséquent participe aussi à sa dégradation, et donc nécessite un entretien régulier…
Les voies les plus rapides et les plus entretenues sont parfois soumises à contributions financières (les péages) de la part des usagers qui choisissent d’aller droit au but en un minimum de temps…
Cette vision métaphorique, une fois de plus, indique que le monde court, d’une manière ou d’une autre, vers plus de moyens financiers et matériels, pour plus de consommation de plaisirs onéreux…
Mais qui prend le temps d’observer le paysage bordant les voies rapides?
Alors qu’au bord d’un chemin ou d’un sentier piétonnier, la progression est plus lente, plus ardue, plus sinueuse et dénivelée, et la nature du sol inflige plus de contraintes…
Peu importe le but poursuivi, ce qui importe, c’est le chemin, dont on découvre tous les détours et les chaos au fil des pas dont le rythme est déterminé par notre propre capacité cardio-pulmonaire…
Pédestrement, pas d’assistance à la conduite, peu ou prou de signalétique, de balises, d’indications de distance parcourue… Le vent fouette le visage, la pluie pique la peau des joues, le soleil fait suer le cuir chevelu, les chevilles se tordent quelques fois lorsque notre regard se perd dans les fourrés…
Les fragrances et les arômes excitent nos vibrisses, voire les irritent (le fumier, le lisier…)
Le chemin de vie est tel, et la présence à l’instant qui « est » se fait plus intense…
Il est nécessaire de s’hydrater, de gérer les provisions que l’on porte dans le sac à dos, dont le choix se doit de favoriser l’ergonomie, le respect du corps, et donc de l’âme…
L’esprit ne se focalise pas sur les pensées obsessionnelles et harcelantes de la condition de vie… L’esprit se repose et s’abandonne aux perceptions sensorielles, à la conscience, à la nature…
En nature, les gens se saluent, se sourient… Pas de course ni de compétition…
Pourquoi faudrait-il trouver sa voie alors qu’il suffit de marcher, de respirer, de regarder, de sentir, d’ouïr… La vie ne demande rien d’autre…
Et alors surgit l’inspiration… C’est la vie qui nous trouve, qui nous rencontre, qui nous invite…
Qui peut faire s’arrêter un bolide fonçant sur une autoroute?
Celui qui ne trouve pas sa route la cherche sans doute trop ardemment…
Rien n’est juste ni injuste, les choses sont ce qu’elles sont… Cherchons simplement l’équilibre et le respect, à commencer par celui de nous-même…
Lorsqu’un panneau signale une route dégradée, il ne fait que de couvrir la responsabilité de celui à qui incombe la charge de l’entretien, dans le cas où l’usager distrait à qui aurait échappé ce mauvais état, ne tente d’imputer sa maladresse à autrui…
Vincent Poitier, alias « le Pensiologue »
09 août 2021
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