099 – Chronique rando évasion illustrée: « Le Sahara de Lommel (Belgique)

L’année 2021 n’a pas été frappée de canicule en Belgique (ou si peu…) mais le désert est à nos portes, et cela, je ne m’en doutais pas…

En effet, Laurence (ma compagne) attire mon attention sur une région de flandre qui ne me rappelle que la « mer de sable » de Bourg-Léopold en manoeuvres militaires (il y a près de trente ans), proche de la frontière hollandaise, à cent-vingt kilomètres de Huy.

Mais cette région recèle un havre de nature sablonneuse, Lommel et son « Sahara » local… Deux-cents hectares de domaine dont le biotope actuel est une conséquence d’une ancienne exploitation industrielle affichant encore quelques vestiges en ruine et discrètement tapis dans les sous-bois de pinèdes…

Nous emmenons maman (Yvette, cf chronique n°011 sur ce même blog) et mon fils Pierre (toujours partant!) pour une randonnée de plus de douze kilomètres, suivant les balises triange rouge qui parsèment le site (très bon balisage), après une heure et demie de voiture car le dernier quart du trajet suit une nationale jonchée de feux lumineux de circulation et d’agglomérations ne favorisant pas notre progression…

Sacs à dos, tartines, longue-vue, eau, etc… Go!

Traversant une pinède « aérée » sur un sentier sinueux très praticable, maman « joue » dans un tunnel de bois tressé, élément d’une série d’oeuvres naturelles agrémentant ce début de parcours… L’ambiance est légère, nous nous sentons bien…

Rapidement, le fameux « Sahara » de Lommel dévoile sa singularité… Nous foulons un sable mou et clair tel les dunes du Westhoek de la côte belge, à deux heures de route d’où nous nous trouvons… C’est surprenant!

Le site est d’accès gratuit, relativement propre, ce qui n’est pas toujours l’apanage des sites touristiques belges, et il est peu fréquenté pour un mois d’août, contre toute attente… Tant mieux, il est à nous pour une journée!

Des pistes cyclables sillonnent le site, ce qui est rare voire inexistant en Wallonie et ce, sans « trancher » avec le paysage…

Abordant le plan d’eau augurant un littoral local, nous admirons la vue qui s’offre à nos yeux ébahis… Une plage de sable clair longeant le lac sur cinq-cents mètres est, elle aussi, peu fréquentée… Au loin, par-dessus la crête des pins, pointe la tour panoramique haute de trente mètres, constituant un point de vue inédit sur tout le site… C’est à cet endroit qu’à mi-parcours environ nous ferons une halte de sustentation, attablés au pied du colosse de métal bardé de cordages décoratifs…

Quelques rares poubelles débordantes, à cet endroit plus fréquenté, ne suffisent pas à nous résigner sur la gestion du site qui demeure plus que correcte…

Nous serions dans le midi de la France que nous n’en serions pas étonnés tant le dépaysement est au rendez-vous!

Les vacances sont une notion relative, finalement, et à une heure et demie de route, c’est le sentiment qui prédomine pour notre groupe, ainsi que pour les quelques personnes alentour…

Le temps de faire notre petit « retete » digestif, nous entamons l’ascension des cent-quarante marches d’escaliers métalliques menant au sommet de la tour panoramique…

Waouw! Quelle vue! Le vent nous décoiffe, l’air est vivifiant, nos yeux se régalent à 360°, mon coeur également! Pas d’hypertension aujourd’hui! Mon estomac refuse que je regarde le pied de l’édifice…

Abandonnant la vue panoramique, nous poursuivons notre périple bucolique, enjambant un canal via un pont métallique lui aussi, au design moderne… Pinèdes, landes, sentiers sablonneux, parfois boueux, nous arpentons les « vôyes » (chemins, en wallon)…

Oh! Une guinguette mobile (Ijsjes en koffees!)… Maman nous offre un café et une glace, au bord du canal… Mmmmmmmh!

Derniers arpents en direction du parking, les jambes et les pieds manifestent leurs premiers symptômes de fatigue… Trois vieux tracteurs d’un autre âge tractent de vieilles roulottes dans un vacarme « pistonnal » assourdissant! C’est une vision surprenante mais assez comique et typique…

Un couple de trentenaires tente de faire pénétrer leur monture équine dans un van qui ne le lui inspire pas confiance… Une dizaine de motorhomes sont stationnés sur une berge du canal… Un festival aura lieu ce week-end dans les environs, semble-t-il…

Terminus sur le parking du gros centre sportif d’où nous avons démarré cinq heures plus tôt…

Nous soulageons nos pieds de leur emprise chaussée et grimpons en voiture…

Satisfaits, repus de nature pour ce jour, il fait calme dans l’habitacle du retour…

La circulation automobile et ses innombrables contraintes de densité et de dangers parviennent à peine à entacher le souvenir déjà mélancolique d’une randonnée aux saveurs belgo-subsahariennes…

Le soleil se couche ce soir sur une magnifique petite tranche de vie, partagée en famille…

Le soleil nous salue et nous le remercions chaleureusement…