002 – Mon voyage aux USA – North Carolina

Mon voyage aux U.S.A.

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North Carolina (U.S.A.) – 06 octobre 2014 – 05.30 pm

7 pm, heure de Beaufort, 23 heures en Belgique, mes enfants, Chloé (20 ans) et Pierre (15 ans) sont au lit, à des milliers de kilomètres… C’est étrange de penser que nos vies sont décalées de six heures, alors que nous étions encore auprès d’eux deux jours plus tôt.

Nous sommes sur deux continents différents, au même moment, au sein de deux cultures différentes, sous deux climats différents, à des latitudes différentes.

Rien n’efface la distance, même pas l’émerveillement de tout ce qui nous entoure. Pourtant, tout ici est différent. Anne (ma belle sœur) est très accueillante, elle nous guide sur ses terres, nous aide à nous imprégner de l’atmosphère américaine des états du sud de la côte Est des Etats-Unis. Tout le monde se salue chaleureusement, l’accent local est très dépaysant. Il est difficile d’habituer notre oreille à la langue anglaise tant les mots sont mâchés.

Moi qui pensais maîtriser la langue de Shakespeare, je me mets un doigt dans l’œil…

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North Carolina (U.S.A.) – 08 octobre 2014 – 05.30 pm

Toutes nos péripéties pour parvenir à notre destination finale, (Beaufort – U.S.A.), ne représentent plus qu’une anecdote, à présent.

Hormis le fait que nos places réservées dans le vol transatlantique de départ furent attribuées à de sinistres inconnus (les salops), m’obligeant à voyager les genoux contre les oreilles, le plateau repas posé en équilibre précaire sur la tablette rendue branlante par cette position inconfortable, nous avons vécu quelques troubles occasionnés par un timing serré au contrôle de l’immigration…

Une pause forcée au « lavatory » à la descente de l’avion contraria la suite du périple…La queue interminable lors de cette étape incontournable du voyage prolongea celui-ci d’une quinzaine d’heures…

Nous manquâmes notre correspondance de Philadelphie vers Charlotte, de quelques minutes, voyant, par les vitres de notre terminal, l’avion tant espéré manœuvrer sur la piste et prendre son envol vers notre étape suivante…

Nous reçûmes deux nouveaux billets pour Charlotte et New Bern, et embarquâmes enfin à 5 pm de Philadelphie.

A Charlotte, nous tentâmes un ultime vol pour New Bern, deux heures plus tard, en vain, aucun désistement ne nous permettant de tenter l’approche finale, alors que nos valises nous y précédaient déjà…

L’hôtesse de la compagnie « Américan Air Lines » nous dégota in extrémis une nuitée offerte au Micro Hôtel situé à dix minutes en voiture mais over boocké. Après avoir manqué les deux premiers Lifts, nous parvînmes enfin au Baymont Hôtel, un établissement « Vintage » mais au personnel compréhensif et accueillant.

Six heures de sommeil perturbé par les cris et vociférations d’une bande de marginaux locaux nous rendirent le courage nécessaire pour lutter contre le « Jet Lag » inévitable, le lendemain matin (heure locale).

Laurence (ma compagne) négocia habilement, au contrôle des passagers, à l’aéroport de Charlotte, destiné à prendre le petit avion  (un Dash A-8-300 de cinquante places), le 05 octobre 2014 à 09.26 am. En effet, les articles liquides (parfums) achetés la veille au « Free Taxes » à Brussel Airport, étaient plus difficiles à emporter, alors que nous étions sortis de la zone de transit la veille au soir…

Une douanière native de New Bern, et affichant un sourire engageant, convainquit ses collègues de ne pas nous contraindre à les abandonner sur place. Nous atterrîmes à 10.33 am à New Bern, où ne récupérâmes sans soucis nos chères valises neuves achetées chez Makro quelques jours plus tôt et contenant des vêtements et produits de toilette destinés à nous rendre enfin présentables chez notre hôte…

Anne nous conduisit dans sa Honda Civic noire âgée de seize ans et immatriculée aux Etas-Unis, jusqu’à sa magnifique propriété de Beaufort, nous plongeant dans le bain américain immédiatement.

Trente-cinq heures de voyage furent presque instantanément rangées au rayon des souvenirs. Nous étions à présent et temporairement résidents sur le territoire américain…

North Carolina (U.S.A.) – 08 octobre 2014 – 06.03 pm

Conduire un véhicule (La Honda Civic de Anne) sur les routes américaines dont la limite de vitesse est affichée en Mph (Miles par heure), est une expérience excitante. Tous les clichés s’offrent à nous. Le fait de pouvoir virer à droite à chaque carrefour,  alors que les feux lumineux de circulation, suspendus à des câbles au-dessus de la chaussée, sont à la phase rouge, est déroutant, mais pourtant tellement logique, finalement, à condition de ne mettre aucun usager en danger.

J’ai l’impression d’être en permanence au cœur d’une série télévisée américaine. Je dois me forcer à être doublement attentif en conduisant tant l’environnement constitue pour moi le cadre d’un parc d’attractions pour adultes. Ce ne sera qu’à l’occasion du second déplacement véhiculé que Laurence me signifiera que je lui semble déjà avoir pris mes marques…

Les énormes pick-up au moteur V8 vrombissant règnent en maîtres, et les camions sont tous des œuvres d’art, des monstres virils mais polluants…

Hier après-midi, nous avons, Laurence et moi, trouvé notre chemin vers Beaufort, sans l’aide de quiconque. Stationnant la Honda sur la Front Street, je dû me forcer à ne pas verrouiller le véhicule mais j’ai tout de même emporté la clé de contact. Notre sens aigu de la protection des biens semble ridicule, dans ces contrées…

La promenade en amoureux ébahis constitua une détente méritée après avoir travaillé toute la matinée à élaguer une portion des abords de la propriété verdoyante de Anne…

Il fallut intégrer le fait que lorsque nous consommons dans un pub, le service n’est pas inclus. Les employés sont taxés sur base d’un « Tip » (supplément) de quinze pour cent, en moyenne, ce qui signifie que ne pas  octroyer ce rab traduirait un certain mécontentement. J’en ai déduis que l’accueil chaleureux et attentionné était sans doute quelque peu intéressé.

Ces considérations n’altérèrent en rien la saveur du Mojito que je dégustai en admirant la baie en compagnie de ma tendre moitié.

North Carolina (U.S.A.) – 08 octobre 2014 – 06.39 pm

Sirotant une bière “Coors Light”, attablé devant le « »Camping Trail » installé par Phil, l’ex compagnon de Anne, un génie scientifique vivant sur un petit Yacht amarré dans la rade de Beaufort, je regrette de ne pas être un meilleur dactylo, tant mes pensées foisonnent.

Nous avons visité l’entreprise de Phil, avant-hier. Il s’agit de conceptions de projets technologiques participant à d’ambitieux projets dont certains flirtent avec,  notamment, l’armée américaine, la Nasa, et autres sociétés privées…

Orbit, le chien de Phil, devient agité lorsque ce dernier prononce le mot « Dolphins » (dauphins)… On peut en observer dans la baie, privilège qui ne nous a pas encore été donné de bénéficier…

Je ne parle même pas de la Porche Carrera jaune que Phil pilote. C’est un détail, dirait-on. Ni de sa Smart jaune, électrique. Ni de sa moto Ducati 996 jaune (Anne en possède une également), ni de son scooter jaune… Ni de son Pick-up rouge, qu’il me plairait de conduire, dois-je avouer…

En point d’orgue, le soir de ce jour-là, Phil nous a invités à visiter son bateau « maison », tout garni de bois à l’intérieur… Le moteur occupe toute une partie de la coque.

Tout est fascinant, ici, mais c’est un autre monde, une autre histoire que la nôtre, un autre continent, une autre vie…

North Carolina (U.S.A.) – 08 octobre 2014 – 07.40 pm

Ce matin, “brûlage” de tout le fruit de notre travail de la veille. Anne a demandé en « ligne » (internet) l’autorisation de faire du feu sur sa propriété, bien éloignée des autres habitations.

Le feu est toujours rougeoyant, dans la nuit…

Nous avons effectué, avec Laurence, notre second déplacement en voiture (une demie heure), vers l’Aquarium de Caroline du Nord. Visite agrémentée d’un parcours extérieur au cours duquel nous avons pu admirer la baie et les marais, la faune et la flore locale, dont les serpents, les araignées exotiques…

Le parcours nature (facultatif) de huit cents mètres nous permettait d’imaginer quelques dangers, mais les  moustiques furent les pires assaillants dont Laurence fit les frais… Un pont flottant sur le marais dont les eaux stagnantes et verdâtres figuraient un lugubre paysage, faillit ne pas supporter mon poids…

Nous cherchâmes quelque peu notre itinéraire forestier, car nous avions emprunté le « Nature Trail » dans le sens contraire au fléchage. Un panneau en bois nous indiquait que le « parc nature » fermait une demie heure avant l’Aquarium, et que nous risquions dès lors d’être « enfermé » à l’extérieur.

Nous pressâmes le pas, bifurquant çà et là, jusqu’à réintégrer l’Aquarium, climatisé et beaucoup plus sécurisant…

Sur le chemin du retour en voiture, Laurence immortalisa, grâce à mon Smartphone, une partie de notre trajet sur les nationales 58 et 70, nous menant à notre lieu de villégiature, où nous attendait une boisson rafraîchissante, que nous sirotâmes en écoutant les coassements des grenouilles, dans le marais jouxtant la propriété de Anne…

North Carolina (U.S.A.) – 09 octobre 2014 – 06.00 pm

Vers 10.00 pm, je téléphonai à Chloé, avec qui je pus échanger les dernières news du quotidien. Sa voix me réchauffe le cœur à chaque entretient…

Fin de matinée, une demie heure de voiture nous mena à une pépinière locale, où les « Pumpkins » (potirons) exposés à l’extérieur étaient de la taille d’une malle à vêtements, et destinées à la fête d’Halloween…

Nous avions réservé,  une heure plus tôt, à Beaufort, deux billets pour une ballade dans la baie, en Ferry (bateau à fond plat d’une vingtaine de places), aux environs de 1 pm.

Anne nous déchargea à l’embarcadère, de justesse, après que nous nous soyons équipés d’un lunch et d’une « jacket » pour Laurence,  car l’air marin est plus frais.

Le capitaine du Ferry mâchait ses mots avec l’accent local, ce qui rendit la visite guidée « exotique », une fois de plus. Il immobilisa notre esquif au centre de la baie, d’où nous pûmes observer, à une dizaine de mètres de la coque, deux dauphins nageant côte à côte…

Je localisai ensuite trois chevaux sauvages sur l’île située en vis-à-vis de la Front Street… Nous les observâmes plusieurs minutes, après quoi le bateau prit la direction du large, vers l’océan Atlantique. Le capitaine sollicita la majorité des chevaux moteurs disponibles du moteur Suzuki, ce qui pointa le nez de notre embarcation vers un ciel bleu azur, traversé par quelques rapaces aux aguets…

La ballade maritime se prolongea deux heures, autour des îles de la baie de Beaufort, pour notre plus grand bonheur. Les yeux de l’enfant qui vit en moi étaient écarquillés, tant la beauté de cette nature est fascinante…

Le débriefing de cette promenade eut lieu devant un Mojito, comme ce fut le cas deux jours plus tôt, dans le même établissement, presque les pieds dans l’eau…

Le serveur, un beau jeune homme, fut tellement accueillant que je repris une bière « Budweiser », afin de prolonger de quelques minutes nos états d’âmes positifs…

Le retour à pied  vers notre leu de villégiature dura une cinquantaine de minutes, pour le plus grand plaisir de nos yeux, avides de clichés américains…

Je me sens loin de chez moi, mais heureux…

North Carolina (U.S.A.) – 11 octobre 2014 – 10.23 am

La chaleur est pour moi insoutenable, sensation aggravée par un taux d’humidité très élevé… Le climat tempéré du nord de l’Europe occidentale me manque. Je n’ai jamais supporté les fortes chaleurs. Cela altère mon humeur, voire mes états d’âmes. L’inconfort physique me rend amer, ma glande thyroïde m’en est témoin.

Je m’ennuie… Je pense aux dix-sept heures théoriques que devrait durer notre « back home », demain. J’ai envie de scruter la baie de Beaufort, une dernière fois, à l’affût de dauphins…

Hier soir, dans la nuit noire, assis aux abords des braises incandescentes, conséquence de notre seconde demi-journée d’élagage, je laissai libre cours à mes pensées galopantes et foisonnantes, en tout lieu et toute saison… Je savourai la quiétude du marais et de la forêt, bercé par les cris libérés par la faune locale… Ce matin, il ne reste rien des quelques mètres cube de bois brûlé ces derniers jours. L’expression « partir en fumée » prend tout son sens, propre comme figuré. La vie se consume, inexorablement, jours après jour, heure après heure, minute après minute, seconde après seconde… La trace circulaire, au sol, figure le vestige de notre activité forestière. Elle figure, au sens philosophique, la noirceur de mon âme, résultat d’un passé consumé, et pour lequel il est inutile de se questionner. La vie est devant, dans le jardin à entretenir, à élaguer, et dont la végétation luxuriante ne permet que peu de répit. Notre choix personnel étant de se laisser envahir par cette végétation rognant chaque jour une parcelle de territoire, ou d’y consacrer un entretien régulier, avec de bons outils, afin que le paysage demeure agréable et vivifiant…

Anne a sans doute raison, il faut oser vivre, prendre le risque de se tromper, ou d’échouer. Ce fut l’objet de notre conversation, sur la terrasse en bois surplombant l’arrière de sa propriété, après le repas, Stella et Anny, les deux chiennes, couchées à nos côtés…

Le sens de ma vie, je crois, réside dans le ressenti des émotions et sensations diverses… respirer, voir, goûter, réfléchir, analyser, souffrir, aimer, détester, rire aux larmes, pleurer, exprimer,  vivre, simplement…

Je suis éternellement insatisfait. Là où je suis, je souhaite être ailleurs, je cherche en permanence à ressentir, éprouver puissamment, l’adrénaline ou la légèreté de l’être… Je suis à la recherche constante du bon canal énergétique, magnétique… Là où je ne ferai qu’un avec l’Univers, la Nature, les Esprits, Dieu…

J’ai conscience de ma vie, de ma faillibilité, de ma force, de ma fragilité, de mon potentiel énergétique, de mes inconstances… Tel l’Océan, je vis au gré des conditions météorologiques. Tantôt calme, tantôt houleux, tantôt tempétueux… Je suis enfermé dans mon corps, je le sais, et j’assume les contraintes liées à cette enveloppe charnelle. C’est ce corps qui traduit mes états d’âmes, mes besoins physiologiques, mes envies hormonales, sexuelles…

Mais mon cerveau régule la plupart de ces états, pondérant, modulant, raisonnablement, ce qui m’horripile, car je suis un mammifère, un animal domestiqué, doté de conscience, du sens des responsabilités. C’est insupportable de devoir se contenir, quand l’enfant qui vit en moi crie pour se faire entendre, car lui, il n’est pas raisonnable… Je lui donne souvent raison…

North Carolina (U.S.A.) – 11 octobre 2014 – 11.50 am

Laurence est auprès de Anne, aux écuries, à une centaine de mètres du “camping trailer”, d’où j’écris présentement, à l’abri des impitoyables rayons solaires, sous cette latitude presque tropicale.

Hier, fin d’après-midi, nous sommes allés marcher sur une plage située aux abords immédiats de Fort Macon, lieu de souvenir historique (about The Second World War).

Nos vieux démons nous ont accompagnés, à des milliers de kilomètres de la maison… Prise de tête sur base de divergences d’opinions, de ressentis, de modes d’expressions… C’est tout « Nous », ça… J’avais espéré que pour une fois, cela ne se produirait pas, mais quel que soit l’investissement d’amour, de temps, d’argent, d’engagement physique à des tâches diverses, nos différences demeurent, remettant en cause la relation, ce que je ne supporte pas…

Un oppressant sentiment d’injustice, mêlé de culpabilité, m’habitait, sur le chemin du retour au ranch, et j’ai dû serrer les dents, une fois de plus…

Où que nous soyons, nous emportons nos questions, nos états d’âme, notre passé… A l’instar des bois coupés sur la propriété de Anne, j’aimerais avoir brûlé tout ce qui me pèse, mais ce n’est toujours si simple…

Il me reste à poursuivre l’entretien de mon terrain psychologique, et à ne pas me laisser envahir par les plantes parasites…

 North Carolina (U.S.A.) – 11 octobre 2014 – 12.42  pm

Etre loin de chez soi constitue un très bon « bassin de décantation » pour l’âme. Mon esprit vagabonde et rêve à un avenir meilleur, ce qui semble possible lorsque j’ai le temps d’y réfléchir…

Les quelques message « What’s app » échangés avec Jérôme (mon équipier de police) me font prendre conscience que la technologie est fabuleuse dans ce cas de figure. Pouvoir communiquer en temps réel, à six fuseaux horaires de lui, semble surréaliste…

Il me rappelle le boulot, boulote que je hais et que j’aime à la fois, c’est terriblement paradoxal…

Je me demande souvent comment j’ai pu en arriver là… Etre un flic « penseur » semble tellement incompatible, et pourtant tellement nécessaire… La nature est humaine est le Leïtmotiv de ce choix, bon gré mal gré. Mais il me semble que les problèmes de mes « clients » ne sont pas les miens et je m’en désintéresse. Ils ne revêtent de l’importance que lorsqu’ils nourrissent ma réflexion. Je considère peu les cas particuliers, ma réflexion étant destinée à l’intérêt général, ce qui peut sembler présomptueux…

L’expérience de vingt années de police, précédées de deux longues années militaires en Allemagne, ont fait de moi un homme rigoureux mais libre, en opposition au principe d’uniformité, que j’exècre…

Ces expériences de vies professionnelles me renforcent au travers du désir profond d’évolution et de développement personnel…

Je me sens saturé de complaintes extérieures et de désarroi humain… L’obligation de réponse policière, dans un système bancal et complètement dépassé par les problèmes sociétaux, me procure un sentiment de complicité politique… Je ne veux plus être acteur de ce système, et je prône l’élite intellectuelle, tant la « masse » me déçoit, tant elle se complaît dans son marasme, attendant toujours un « sauvetage »…

Chacun est responsable de sa vie et de ce qu’il veut en faire, et je refuse catégoriquement de participer à un système de solidarité sociale phagocyté par une majorité de cloportes, englués dans leur propre dépression…

Sauve-toi toi-même, disait l’adage… Adage tombé dans les oubliettes, semble-t-il.

Huy – (Belgique) – 28 octobre 2014 – 10.14 hrs

Quinze jours se sont déjà écoulés depuis le retour des USA…

Retour sans beaucoup d’encombres, si ce n’est le retard de chacun des trois avions ; une heure à New Bern, trois quart d’heure à Charlotte « Douglas », et enfin une heure d’attente sur la « Taxi Way » à Philadelphie où huit avions se succédaient au sol, en attente d’autorisation de décollage.

Nous n’avons évidemment pas pu bénéficier des sièges que nous avions réservés, comme pour le départ… je fus « coincé » entre Laurence, à ma gauche, et un passager à ma droite, lequel n’a uriné qu’une seule fois sur les huit heures de traversée de l’océan Atlantique, me condamnant à me retenir durant plus de deux heures… les turbulences se sont occupées d’agiter mon bol alimentaire entre deux micro sommeils…

La ville de Philadelphie, vue du ciel, après le décollage, fut impressionnante. Un tapis de lumières à perte de vue, des serpentins de véhicules interminables, dans la nuit…

When we were back home, nous avons dormi quatre heures pour compenser quelque peu le « Jet Lag » inévitable…

De retour sur notre fuseau horaire d’origine (Green Witch ), la pensée d’être à présent à environ sept mille cinq cents kilomètres, à vol d’oiseau, de la propriété d’Anne, me procure un sentiment d’irréalité… En regardant le planisphère du bureau, cela me laisse rêveur…

Je décidai rapidement de réaliser le montage photos/vidéos sur le Macintosh et de le graver sur un DVD, afin de jeter un regard extérieur sur ce qui n’est plus qu’un souvenir, à présent…

Un envie pressante s’empara de moi… j’envoie un texto à Alex (mon ami d’enfance) pour lui montrer au plus vite le résultat et partager le « spleen »… déception, il nous invite dans quinze jours… trop loin pour moi…

Quoi qu’il en soit, notre voyage est déjà classée au rayon des souvenirs, avec les autres… nous construisons aussi notre passé…

Huy – 28 octobre 2014 – 13.30 hrs

Les mêmes sempiternelles questions existentielles me taraudent sans cesse… Comment orienter ma vie personnelle à présent. Comment être moi-même, avec cohérence, sans nourrir la frustration d’être à côté de ma vie intérieure… Quelle part octroyer aux responsabilités, à la raison, et dans quelle mesure puis-je m’autoriser à vivre ma vraie vie…

Quelle est la part de sacrifice raisonnable ou moralement acceptable dois-je envisager… quelle place suis-je en mesure de réserver aux autres, à la famille, aux amis… quelle famille, quels amis… suis-je seul à ce point que le « vrai débat » soit impossible… Qui peut comprendre, entendre, accepter, ma vision intime du sens essentiel de la vie… Ma vision, mon tourment, sont-ils si marginaux… Qui veut élever son âme, au détriment du confort, du matériel, dont le confort est le leitmotiv de la crise économique que nous traversons… Il me semble que nous traversons crises économiques sur crises économiques…

Mais ma vision intime de la vie ne nourrit pas la crise économique, voire elle tend à la soulager… La seule notion importante à mes yeux est celle du développement personnel. Que peut-il exister de plus important…

De là à mettre en pratique mes idées… sans scrupule… bof… La pression sociale et professionnelle fait fi de toutes ces considérations philosophiques…

Il me semble que de trop nombreux êtres humains jouent leur « rôle » professionnel comme si leur vie en dépendait, alors que je pense que cela devrait être tout le contraire… Nous pouvons exercer autant de métiers que l’on peut imaginer, nous sommes tout de même la même personne, mais jouons un autre rôle, rien de plus…

L’aspect alimentaire de la profession, de la réussite professionnelle, modifient notre manière de vivre, mais pas notre condition intérieure… Nous évoluons mais ne changeons pas…

Je préfèrerais défendre des idées, plus que des intérêts financiers, principalement si ces derniers  ne sont pas les miens… Ma vision est plus large, beaucoup plus large, sans doute beaucoup trop large pour la plupart de mes semblables.

Je ne souhaite pas acquérir de la notoriété, mais celle-ci pourrait porter mes idées… Contaminer la conscience collective, ou à tout le moins, interpeller cette conscience… Promouvoir l’état d’hyperconscience, promouvoir la vie humaine, la richesse intérieure, l’intellect, l’analyse, la réflexion… Un crédo, un peu vain, semble-t-il, si j’écoute mes pairs…

Je viens d’arracher mon fils à sa connexion internet en vue d’aller marcher dans les bois, respirer les senteurs de la nature, et nourrir notre âme ainsi que notre relation de père à fils, de fils à père, ce qui constitue déjà un pas de plus au cœur de notre vie intime et existentielle… Chaque pas dans cette direction me conduit lentement vers la délivrance, et je capitalise mes investissements humains, à la mesure de ce que je suis en mesure de faire… Ce n’est déjà pas si mal…

Vincent Poitier, alias « le Pensiologue »

30 octobre 2014

Copyright, tous droits réservés

4 réflexions sur “002 – Mon voyage aux USA – North Carolina

  1. Comme je comprends ce que tu dis, car je ressens très souvent des états d’âme similaires. Parmi tant de tumultes, ton esprit me paraît à la fois si fragile et si fatigué, mais aussi si fort et tempétueux que le guide que tu cherches te viendra quand il sera l’heure. Tout ce que tu ressens et que tu exprimes ici est gonflé de trop d’impatience qui est elle-même aveuglante… J’ai vécu cela aussi, peut-être en moins exacerbé, mais le feu si brûlant a fini par se laisser amadouer tout en restant la lumière qui guide certains de mes pas.
    Je te souhaite de trouver la voie vers Ta vérité, sachant que le guide que tu espères pour te trouver, ou te comprendre peut très bien être en toi, et que le plus difficile reste de l’entendre et de le suivre. Le feu ardant est une force qu’il ne faut pas combattre, mais prendre comme alliée afin d’avoir assez de courage pour accomplir les changements qui te permettront de comprendre que ta place, que tu cherches avec tant d’efforts dans l’adrénaline, ta bougeotte éternellement insatisfaite, est en toi, et nulle part ailleurs. Ton paysage apaisant, ton marais inspirant ta méditation, sont en toi et ce n’est que dispersion et même dissolution que de les chercher ailleurs.
    Apprends à ralentir, car le bourgeon ne se transforme pas en fruit, il faut que la fleur se face belle, puis meurt au profit du fruit maigrichon et vulgaire, pour enfin, si les orages l’ont épargné, il prenne les couleurs de la maturité et nourrisse le sage qui le cueille. Par contre, si le fruit est La vérité et qu’il se fait cueillir par un idiot, il le rendra malade et sera repoussé par les autres idiots comme étant nuisible alors qu’il EST la vraie nourriture du sage.
    Bonne culture de tes fruits intérieurs, et bon appétit, une fois qu’ils seront mûrs.

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  2. Il m’est tellement plus facile de trouver les mots à écrire plutôt qu’à dire de vive voix. Quel dommage qu’ils ne me viennent pas (encore) aussi bien quand on est face à face, mais il me faut parvenir à me connecter à mon moi profond, et ça, je n’y arrive pas sans une grande concentration que je n’arrive pas à atteindre dans le tumulte des mots.
    Les paroles sont pour moi, comme le courant du torrent, qui noie le plus brave des bouchons de liège.
    L’écrit est comme le lac, où couche le soleil, après une journée d’extase dans la lumière partagée avec qui sait la recevoir. Là, le bouchon flotte tellement bien qu’il donne parfois l’impression qu’il ne fait que de toucher l’eau noir, qu’il est tout entier dans la lumière.

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