Bambou, Laurence et moi-même, nous sommes félins pour l’autre…
Trouvée un jour d’orage en bordure de grand-route, elle avait trois ou quatre mois à peine…
Dix ans plus tard, elle vit avec nous chaque instant, au plus près de nous…
Elle connaît le caractère de chacun (même celui de Pierre , nôt’ granw, qui est là plus occasionnellement).
Bambou ici, Bambou là, elle n’est jamais plus loin qu’à quelques pas…
Autonome, elle entre et sort du nid par une voie de garage…
Elle squatte sans trop de scrupules toutes les places moelleuses et les plus confortables de la maison…
Notre « namoureuse » est sensible à ma voix grave au son de laquelle elle « ondule » lascivement ou s’enfuit lorsque la tonalité laisse entendre une contrariété… Mais elle revient aussitôt sans rancune à la tentation irrépressible du câlin…
Pétrie d’amour par nos coeurs et nos mains, elle est douce, sensible, expressive, munie d’une sensibilité exacerbée par nature…
Nous sommes « maman » et « papa », à ses oreilles… Elle est notre « bébé »… Je le sais, cela semble ridicule, mais nous sommes si attachés à elle, et elle à nous, que la fusion prédomine…
Pourtant ce n’est qu’un chat… Mais elle est mystique, mystérieuse, jouette, aimante, et semble nous avoir choisis dès le début…
Quand Bambou « bobo », nous aussi… Et inversement, d’ailleurs…
Quand Bambou « baballe » sous les meubles, elle demande à « papa » (c’est moi, hihi)…
Quand « maman » arrose les fleurs, Bambou inspecte…
Bref, la « nounouche » aurait inspiré aussi Richard Gotainer qui chantait le « Youki »… Et elle en voit souvent, des « Youkis »! (les esprits et tout ça… Vous savez bien, quoi…) Ceux qui passent dans le salon, le soir derrière le divan… Et il y a du trafic.. Vous pouvez demander à « maman »…
Elle boit l’eau mousseuse du bain, Bambou, et elle lèche les orteils qui dépassent (si, si!)
Elle a même fait des ballades avec nous dans le quartier, comme ça… Mais elle a renoncé, le tarmac ça chauffe les coussinets, on est bien mieux installée sur le coussin de son « papa »…
Quand je travaillais la nuit, elle venait me chercher à la boîte aux lettres, à six heures du matin, m’accueillir chez moi, systématiquement…
Je l’ai toujours dit, Bambou, pour moi, il y a quelqu’un dedans… Elle est comme un ange gardien…
Elle est une part de spiritualité, un émetteur-récepteur d’énergies…
Avant on avait « Milton », mais j’ai roulé dessus avec mes pneus dix-sept pouces, dans l’allée du garage… Je ne me le pardonnerai jamais…
Ce qui est bien avec Bambou, c’est qu’elle va « chier » on ne sait où, mais pas chez nous… Elle est discrète et pudique, Bambou…
Elle ne miaule pas, elle fait des « braouw » sensuels… Et nous connaissons la gamme de ses expressions…
Quand je la serre dans mes mains, je sens son petit coeur qui bat, et le mien s’accorde en cohérence cardiaque, ce qui est meilleur que les hypertenseurs… (demande à ma soeur…)
Catalysant nos humeurs, Bambou nous donne beaucoup de chaleur…
De la première à la dernière heure, elle nous apporte vraiment beaucoup de bonheur…
Chat peut paraître idiot d’en être « baba », d’en faire « tout un plat », de notre chat…
Mais, apprendre à communiquer avec un être vivant qui n’est pas doté de parole, ça vaut tous les exercices maladroits de communication, et de patience, ce qui n’est pas l’apanage de tous les être humains, loin s’en faut…
Et puis, il faut dire que Bambou, elle ne nous a jamais fait que du bien, et pour ça, madame, notre petit minet méritait bien un petit billet!
Je t’aime, ma Bambou, ma « nounouche », ma « namoureuse »…
Faut qu’je vous laisse, elle fait tourner son écuelle en la léchant, comme pour dire: « On me laisse mourir de faim, dans cette baraque! »
Vincent Poitier, alias « le Pensiologue »
29 août 2021
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