110 – Chronique technique: « J’étais pas au courant qu’il y avait des fuites » (histoire d’eau)

« Y a des matins, tu sens très bien, que ça n’ira pas bien! » Cette chanson du comédien belge Freddy Tougaux (Ça va d’aller) que beaucoup de belges ont en tête, prend tout son sens quand, par exemple, un matin, les problèmes techniques ont décidé de se manifester sans scrupule au sein de votre demeure…

Vous aviez de l’eau chaude hier, et aujourd’hui vous êtes circonspect devant la chaudière qui pleure, toute seule dans le fond du garage, doucement, sans gémir…

Une bruine légère émanant d’un tuyau principal de l’installation d’eau courante fixée au plafond du même garage s’abat sur votre chevelure, alors que vous revenez dépité, vers 20.30h (l’heure où rien n’est plus possible…) vers l’escalier qui vous reconduit vers votre chaud salon où évidemment, le même jour, des coupures partielles et générales d’électricité se succèdent depuis 48 heures sans que les « plombs » ne sautent… (cela serait trop simple…)

A cette heure de la soirée, personne n’est disponible pour vous filer un « tuyau », c’est normal…

Vous appelez le gestionnaire du réseau électrique qui, c’est de bonne guère, s’étonne qu’aucun problème ne soit signalé chez vos voisins, et vous laisse donc en « rade… »

Pensant aux sinistrés de la province de Liège suite aux inondations de juillet 2021, vous gardez votre calme… Rien n’est grave, mais c’est chiant tout de même…

Pour la fuite d’eau (qui s’aggrave au fil des heures), vous coupez l’alimentation générale et acceptez le fait de ne pas pouvoir vous laver avant au minimum 24 heures et de devoir déposer votre petit colis quotidien dans la cuvette et y verser les deux uniques seaux d’eau récupérés in-extrémis lors de la vidange de l’installation…

Le tableau de fusible vous toise, au garage, de quelques étincelles qui virent rapidement aux flammes sans que rien ne disjoncte (à part votre cerveau lorsque votre femme s’en mêle…), ce qui vous contraint également à couper l’alimentation électrique générale, puisque la source du problème dépasse l’entendement, malgré vos connaissances acquises durant trois décennies, en bon bricoleur que vous êtes…

Le lendemain matin, à la première heure, votre technicien en chauffage et sanitaire vous assure de son intervention en fin de journée, tandis que vous entreprenez des investigations approfondies sur votre réseau électrique domestique, sans pouvoir vous enfiler vos sept cafés auxquels vous ne dérogez jamais, quoi qu’il advienne dans votre vie… Tout va pour le mieux…

Après moultes pérégrinations téléphoniques, visite auprès du commerce spécialisé local (qui vous a fourni de précieux conseils sans que vous n’ayez absolument rien acheté, merci monsieur!), vous parvenez à identifier le problème (rare) et à le résoudre après que vous ayez constaté qu’il s’agit d’une connexion déficiente qui tient la route depuis quinze ans (mais pas aujourd’hui…)

Fier d’avoir vaincu le premier adversaire technique sans engager aucun frais, vous assistez, vers 17 heures, votre technicien en chauffage et sanitaire (un homme merveilleux!), sans avoir l’air de contrôler son intervention, ce qui pourrait le vexer…

Deux heures plus tard, tout est en ordre et n’est plus qu’un mauvais souvenir qui finalement, n’a pas tourné au drame et c’est le principal de l’histoire…

Ce soir, je me rends compte du miracle technologique que représente le fait d’utiliser n’importe quel appareil électrique (surtout la machine à café…) et d’obtenir, d’un coup de poignet au robinet, de l’eau courante et potable… (et de pouvoir s’asseoir sur son bidet sans se soucier du fait de l’évacuation du dépôt…)

Nous sommes tellement dépendants de nos sources d’énergies et d’eau… C’est inouï! Nous le savons, mais nous nous en rappelons lorsque ces sources sont indisponibles…

Heureusement que la débrouillardise et l’intervention d’humains aux métiers essentiels rétablissent l’équilibre fragile qui constitue notre confort quotidien…

Je pense à tous ces gens, quels qu’ils soient et où qu’ils soient, et dont la journée constitue à vivre et survivre dans des conditions qui furent celles de tout humain, jadis, sans aucun confort…

Cette énergie électrique me permet également d’écrire cette chronique, et cela me rend également conscient de ce privilège…

Je vous invite à l’humilité, à l’écologie, au respect, et aussi au sang froid lorsque ces pannes vous surprennent toujours au mauvais moment…

La fierté de répondre promptement et avec efficience à ce genre de problèmes revêt un caractère métaphorique dans la gestion intérieure de la vie qui nous anime…

Tout est une expérience, et une leçon… Il est inutile de péter un câble…

Vincent Poitier, alias « le Pensiologue »

14 octobre 2021

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