Je relève souvent les paradoxes et les doubles voire triples contraintes (le « double blind », en anglais), ce qui représente toujours un défi à relever pour le cerveau humain, dans quelque boîte crânienne où il soit logé…
Vu que je ne peux envisager que la mienne (de boîte crânienne), je vous livre le résultat de quelques innombrables circonvolutions neuronales pensiologiques…
Les signaux envoyés par la vie sont quelques fois « plantés » là, sous nos yeux… Ce fut encore le cas au cours d’une balade autour des carrières de Moha (Wanze), lieu où je n’ai pu résister à réfléchir devant les écriteaux illustrant ce billet.
Lors d’un tir de mines, il est d’usage, pour la sécurité des personnes, de prendre de sérieuses mesures de précaution en établissant un périmètre « safe », question de responsabilité autant que de sécurité.
Mais qu’en est-il d’un plan de carrière, lorsque les mines sur lesquelles vous sautez (au sens figuré) ne vous sont pas nécessairement annoncées?
Traversons-nous des champs de mines en courant, croisant les doigts et les orteils, priant pour demeurer indemnes?
A qui incombe ce degré de responsabilité? Nous-mêmes, notre employeur (qui nous emploie, donc nous utilise), ou encore la fatalité?
Combien de fois n’est pas respecté l’écriteau « Privé, accès interdit », aux limites de notre intégrité psychologique?
Quel dilemme entre ces différents degrés de responsabilités! Lequel de ces degrés l’emporte sur l’autre et dans que intérêt?
Il n’est pas vain de se poser la question… Et il existe plusieurs approches.
- Se revêtir d’une combinaison de protection à l’instar des démineurs afin de limiter la « casse »…
- Avancer lentement en observant la nature du sol afin de détecter la moindre aspérité pouvant correspondre à une mine anti-personnel…
- Ne pas avancer du tout, paralysé par la peur de souffrir et disparaître ou être invalidé…
- Chercher un moyen pour éviter le terrain miné, en empruntant un itinéraire plus long et détourné mais conservant le même objectif…
- Eventuellement observer autrui traverser ce champ de mines et suivre scrupuleusement ses traces s’il n’explose pas lui-même sous vos yeux ébahis…
Les animaux, dont l’instinct prédomine, sentent le danger… Les humains, qui n’en sont pas moins des mammifères, sont régulièrement leurrés par leur amygdale cérébrale sollicitée exagérément dans la vie quotidienne, face à de multiples dangers imaginaires et non létaux…
Nos décisions sont prioritairement destinées à notre préservation socio-économique, au détriment parfois de notre équilibre psycho-physiologique…
Les animaux n’affrontent le danger que lorsqu’ils sont acculés, ou défendent leur troupeau ou leur territoire de chasse, préférant la fuite lorsqu’ils sont une proie facile…
Quel territoire défendons-nous?
A chacun de le savoir, de le sentir…
Vincent Poitier, alias « le Pensiologue »
17 novembre 2021
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