136 – Billet vitré: « Through the windows » (par la fenêtre)

La matière est de l’énergie en vibration faible, au niveau quantique. Elle peut « emmagasiner » toutes sortes d’énergies. Cette théorie peut expliquer le pouvoir d’une amulette, par exemple, lequel émane de l’intention dont elle fait l’objet, consciemment ou non, de la part de son détenteur…

Nos maisons, nos demeures, sont également empreintes de toutes sortes d’énergies conscientes ou non, passées et/ou présentes… (non, pas les fantômes… quoique…)

Depuis quinze ans, je regarde à travers les fenêtres de notre maison, notamment celle de la cuisine où j’ai établi mon bureau d’écritures et de revues de presses, le plus souvent…

J’y vois la vallée mosane, ce que j’adore, et bien que la vue soit la même chaque jour, elle est également différente… Les contours de ces fenêtres (j’aime aussi celles qui donnent sur le jardin et les oiseaux) sont identiques depuis trois lustres (et bien plus pour les habitants précédents qui sont décédés) mais le cadre que je perçois dans le « cadre » en méranti brun foncé en est visuellement déterminé…

Avec Laurence, nous avons fait le choix de remplacer tous les châssis de fenêtres de notre nid, et ce ne fut pas une sinécure… J’y ai activement travaillé durant deux semaines avec l’homme de l’Art, et ai pu vivre cette expérience dans la douleur physique (mon dos) dans la patience, ainsi que dans la transformation personnelle intérieure qui accompagne chacune des expériences de ma vie…

Les anciens cadres en bois vitrés et doucement vétustes ont retrouvé une nouvelle vie chez un ami qui posera un nouveau regard à travers ces fenêtres qui s’imprégneront d’une nouvelle énergie, la sienne, et qui pour certaines, alimenteront peut-être l’âtre de sa demeure…

Au moment où j’écris ces quelques lignes, je regarde la vallée mosane à travers la nouvelle fenêtre de la cuisine… Le cadre de vie m’apparaît dans un nouveau « cadre », alors que la vue est toujours la même, même si elle est chaque jour différente… (mais si, rappelez-vous…)

La vie se passe bien de moi, mais alors que je suis vivant et que j’en fais partie, mon regard sur cette vie évolue, et mon être évolue, participant à quelque chose de plus grand que moi, mais avec moi, avec vous…

Ce ne sont que des châssis, ce n’est que de la matière… Mais leur énergie vibre à présent de la nôtre, de notre intention, de la manière avec laquelle nous regardons le monde à travers leurs cadres vitrés, nous protégeant par la même du froid et des intempéries…

Nos regards respectifs sur le monde qui nous entoure participent à déterminer l’organisation de ce même monde, qui n’est, et je ne le dirai jamais assez, qu’une interprétation de notre cerveau par nos organes sensoriels…

Comment sentir le parfum d’une fleur sans l’odorat, comment admirer sa corolle sans notre vue, comment sentir ses pétales effleurer notre peau sans nos millions de capteurs du toucher dans notre épiderme…

Comment percevoir le monde, la vie, sans conscience…

Bon, il faut que je vous laisse, je dois aller « nettoyer » toutes les poussières que nous avons remuées… Cela aussi, fait partie du « décrassage » intérieur…

Vincent Poitier, alias « le pensiologue »

30 mars 2022.

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