163 – Billet sans élan: « Faut pas pousser! »

Modave, Pont-de-Bonne (sur le plateau calcaire)

Depuis un bon moment, on me demande régulièrement ce que je fais dans la vie, puisque je ne fais plus ce que je faisais et que je donne sans doute l’impression de ne plus rien faire, apparemment…

Comme si nous étions ce que nous faisons, en terme d’identité…

Loin de moi l’idée de me justifier (ce qui est toujours vain). Il m’arrive de répondre que je fais de mon mieux (ce que tout le monde fait chaque jour, par ailleurs) et que cela me prend pas mal de temps et d’énergie…

Un adage dit que « faire ou défaire, c’est toujours travailler », ce qui signifierait que quoi que l’on fasse au boulot, on est tout de même payé. Cet état de fait ne s’apparente pas toujours à un travail, mais seulement à en « emploi » ou un « statut social ».

La question initiale serait donc implicitement: « à quoi te paie-t-on dans la vie? »

Et je m’empresse de noter qu’il existe bien entendu de nombreux travailleurs passionnés ou au minimum impliqués dans leur activité professionnelle rémunérée (d’où l’importance des mots), mais admettons que toutes catégories confondues, la valeur travail n’est plus intrinsèquement valorisée ni toujours respectée…

Le travailleur serait plutôt connoté comme une variable d’ajustement et de productivité par nos gouvernants, et même souvent, dans l’inconscient collectif…

Sous couvert de crise énergétique, économique, ou toute autre crise finalement, car si on y réfléchit, nous sommes en permanence et depuis toujours sous le joug d’une crise quelconque, la valeur « ETRE » est piétinée voire elle offusque les plus amers d’entre nous…

« Faut pas pousser! », tout de même…

La persévérance et la conscience ne sont pas imputables qu’aux illuminés, parmi lesquels je compte!

« Se tuer au travail » est bien une aberration, me semble-t-il, sans quoi beaucoup de courageux seraient décorés ou nantis!

Et quand bien même, être nanti ne signifie pas une exemption de problèmes, de stress ou de douleurs…

« Qui fait le malin, tombe dans le ravin! », même en bossant telle une bête de somme…

Personnellement, du haut de la crête, je m’envole, et je n’ai demandé l’avis de personne…

Nous sommes toujours la somme de nos expériences vécues, et de nos choix, n’en déplaise aux vindicatifs…

« Chacun voit midi à sa porte », mais dans une journée, il existe bien vingt-quatre heures…

Vincent Poitier, alias « le pensiologue »

16 octobre 2022.

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