L’autre soir, Herman, un pote âgé, broyait du noir. Il n’était pas dans son assiette, alors je lui ai fait de la soupe, mais pas de la soupe à la grimace!

Tout le monde aime la soupe! Les autres sont des gens louches…

Pour 100 patates t’as plus rien! Sauf des cageots de légumes du jardin.

Mais j’me prends pas le melon… Toutes mes recettes viennent de Macédoine, là où les gens sont moins acerbes…

J’asperge le monde de mes bonnes recettes dont le meilleur accompagnement, c’est le riz…

Sauf que ce soir-là, je n’avais pas de légumes.

Les petits pois étaient en Ecosse, les oignons détestaient que je me mêle d’eux. Ça les pèle…

Le poisson surgelé se les caillait, et je ne trouvais pas les assiettes, manque de bol…

Mes potes iront voir ailleurs si je me plante. Ils m’enverront sur les choux de Bruxelles, sur un ton velouté…

Pendant ce temps, Herman poireautait en ruminant toujours vachement…

Je ne voulais pas envoyer mon pote au feu, il n’en avait plus la force.

Il avait assez bu le bouillon et je ne voulais pas qu’il sorte sans couverts.

Il fallait que ce vieux crouton arrête ses salades…

Je lui ai alors raconté quelques blagues de potages, et j’ai mixé des restes pour en faire une bonne soupe populaire qu’aurait vanté Edith Cresson.

Un Waterzooï d’amitié, de réconfort et de bonnes intentions. Je lui ai tapé sur l’épaule en lui disant:

« Mange ta soupe, Herman, les héros sont rarement de grosses légumes… »

Vincent Poitier, alias « le pensiologue »

07 octobre 2025.

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