L’automne s’installe, une fois de plus, et cela n’est jamais monotone.
J’enfile ma « vesse » et me fonds dans la forêt condruzienne (bois de Tihange) dont les tons d’octobre sont magnifiés par l’insolation généreuse irradiant la moindre parcelle végétale…
Bien que n’étant point « spore addict », je nourris des intérêts sporadiques au gré de mes pérégrinations et de mes errances bucoliques.
La saison des champignons bat son plein et ceux-ci ont essaimé en cohortes, comme c’est le cas depuis 450 millions d’années, à l’aube du monde végétal sur notre planète bleue.
Le terme « champignon » est un taxon définissant de manière réductrice et obsolète ces eucaryotes unicellulaires ou pluricellulaires constituant le macromycète (partie visible et aérienne, donc les champignons ou mycènes), lui-même pendant du mycélium (partie souterraine et filamenteuse).
Ce mycélium est quelques fois affublé du nom de « Wi-fi » de la forêt, tant son extraordinaire réseau tentaculaire sous-terrain, à peine visible à l’oeil nu, peut s’étirer jusqu’à mille mètres de sa source, ce qui est hallucinant d’ingéniosité dans le chef de Dame Nature…
Ces « champignons » sont la partie émergée de « l’iceberg » que constitue ce fantastique biotope dont l’apparente banalité masque une richesse et une complexité qui forcent l’admiration et la contemplation…
Les mycènes sculptent et recyclent tout végétal ou arboricole dont la fin de vie contribue et nourrit le processus de décomposition lente, source d’une autre forme de vie…
« Rien ne se perd, rien en se crée, tout se transforme » (Antoine Lavoisier, 18ème siècle).
Cette citation apocryphe est illustrée en permanence par l’impermanence de toute forme de vie…
Le rôle essentiel des « champignons » augure une forme de mécénat biologique, d’où le titre de ce billet.
On me dit parfois que j’écris pour m’occuper ou passer le temps…
En réalité, c’est irrépressible, c’est mon mécénat à moi…
Une ode à la vie, en somme…
p.s.: Toutes les photos sont originales, personnelles et sans filtre.
Vincent Poitier, alias « le pensiologue »
11 octobre 2022
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Le pensiologue 