J’aime écrire, c’est un fait, mais j’aime aussi lire, et mes recommandations de lectures, je les dois souvent à « ma » Laurence, mais celles que je souhaite évoquer dans cette chronique m’ont été vivement suggérées par Marc Dulaunoy, retraité de la librairie « La Dérive » de Huy.
En avril 2016, le vingt-troisième jour de ce mois, je dédicace mon premier ouvrage « La Mort dans l’âme« , au sein de la bien connue libraire hutoise plus que quarantenaire, « La Dérive« , sur la Grand-Place.
Marc Dulaunoy ayant promu cette séance, m’offre sur place un exemplaire signé et dédié de sa main d’un polar belge de l’auteur Pieter ASPE: « Chaos sur Bruges » (2008 – Poche).
Je ne fis qu’une bouchée de ce bouquin et ne tardai pas à m’offrir (ou me faire offrir) toute la série…
Toutes les intrigues se déroulant à ou au départ de Bruges, jusqu’à la côte belge, il m’est agréable de m’immerger dans un univers policier un peu « gras » des années nonante (dont j’ai fait partie en région hutoise durant vingt-cinq années), au coeur de notre « Venise » nationale, dans des milieux policiers, bourgeois et politiques reflétant les stigmates des strates sociales intemporelles…
ASPE confie des enquêtes fournies en donnant vie au fameux commissaire Van In, quadragénaire au caractère bien trempé, une clope dans une main et une Duvel dans l’autre, ce qui fait un peu cliché mais rend le héros plus humain, faillible, mais néanmoins perspicace et opiniâtre…
Affublé de son inséparable comparse et collègue, le brigadier Guido Versavel, homosexuel assumé et typé, élégant et bienséant, miséricordieux à l’égard de son supérieur et ami, Van In tombe amoureux de la belle Hannelore Martens alors Substitut du Procureur du Roi. Elle deviendra sa femme avec qui ils auront deux enfants au cours de la saga policière d’une petite vingtaine de romans savoureux et typiques d’une région et d’un milieu régalien révélant ses dysfonctionnements et turpitudes hiérarchiques et systémiques.
M’étant attaché au personnage Pieter Van In pour sa gouaille, ses ronchonnements et sa mauvaise foi, j’en viens à m’inquiéter pour sa santé pulmonaire liée à son tabagisme effréné, ainsi que pour ses prises de sang reflétant un excès de gamma GT… Amoureux d’Hannelore, romantique malgré lui et maladroit car un peu rustre, je lui concède tous ses caprices au vu de sa notoire sagacité d’esprit…
L’impasse du Poisson-Gras abrite la bulle familiale du couple atypique, ou Van In cogite avec Hannelore au sujet des enquêtes en cours, sapé d’un pyjama rayé désuet, la barbe non taillée depuis trois ou quatre jours…
L’auteur
Pieter ASPE a tourné la dernière page du roman de l’histoire de sa vie ce premier mai deux mille vingt-et-un, et bien que je ne l’aie jamais rencontré, je déplore sa disparition en tant que fan et suis peiné que Van In soit orphelin de son créateur par qui il vit au travers des milliers de pages publiées par la collection « Le Livre de Poche ».
ASPE a vendu près de trois millions de livres sur l’ensemble de sa carrière, lui qui est natif de Bruges le 03 avril 1963 et où il est décédé, bien qu’ayant vécu depuis 1995 à Blankengerge après la parution de son premier roman. Primé plusieurs fois, Pieter ASPE gagnera encore à être connu au-delà de son passage sur terre, par les amateurs du genre policier dont je ne fais pas exclusivement partie mais qui m’a « chopé » dans ses récits, du premier au dernier, que je n’ai pas encore lu, par ailleurs…
Merci Monsieur ASPE, pour l’évasion dans une réalité virtuelle qui est vitale à mon âme libre et non conformiste… Merci pour les récits, les ambiances, les odeurs de cadavres et de café froid, celles des vieilles tapisseries ornant les riches demeures parées de strass « vintage »…
Merci Marc Dulaunoy, pour m’avoir invité dans cet univers et avoir participé à mon parcours de lecteur et d’auteur en herbe…
Vincent Poitier, alias « le Pensiologue »
08 mai 2021
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p.s.: photo portrait d’en-tête de P. Aspe prélevée sur son profil Facebook après son décès, les autres étant des photos personnelles libres de droits.