250 -Billet slam: « Ça pue les sens! »

Depuis qu’chuis gosse, je roule ma bosse.

Chuis pas passé sur la fosse à réparer ce qui cabosse.

Et la fée Carabosse qui trimbale son vieux carrosse,

M’a promis d’être le Boss, que ch’rais bien vu dans le Cosmos…

Mon âme pellucide ne filtre plus d’émotions lucides.

Nul acide ni pesticide n’atteint mon être immarescible.

On m’cherche des crosses!? J’file en Ecosse…

Mon coeur est vide de gens perfides, exhalant des relents fétides.

Tant va l’autruche à l’eau qu’à la fin elle me les brise.

Tant va la cruche au broc, qu’à la fin ils s’attisent.

Même seul contre tous, si tu te gausses il faut qu’ils toussent.

Tu prends trop d’place, ça les déglace.

Tellement sagace, ça les agace.

Fier comme un Corse, tu bombes le torse!

Indépendant, tu braves les vents.

Impétueux, tu ouvres les yeux, sur tous ces boeufs, ces vaniteux,

Qui t’parlent d’un ton plutôt crémeux, que tu f’rais mieux d’être comme eux…

Mais bon sang de bois, ça crève les yeux, t’es plus un Gérard Depardieu!

Ou peut-être même une Mireille Darc, mais sûrement pas un d’ces Enarques!

Il faut de tout pour faire un monde, mais la Joconde a les joues rondes,

Pendue au mur de la Culture, même elle, elle cache ses ordures,

Engoncée entre ses quatre moulures, bien à l’abri des vergetures…

Tout le monde sait bien que rien ne dure, mais pourtant on paie les factures.

Le soir on ferme les tentures, cachant l’intime et la luxure.

Tout le monde il craint d’être en souffrance, mais que c’est bon quand ça pue les sens…

Vincent Poitier, alias « le pensiologue. »

22 octobre 2025.

Copyright, tous droits réservés.