


Samedi, 2024, le 06 avril le plus chaud jamais enregistré en Belgique (24,1° relevés à Uccle) nous offre la perspective d’une superbe escapade à moins de 70 km de Huy, juste au-delà de la frontière belge, en territoire néerlandais. A deux encablures du centre ville de Maastricht, un panorama pharaonique, bien que sculpté par l’Homme depuis l’Antiquité celte, permet aux randonneurs que nous sommes de nous ébahir.
Nous stationnons la voiture gratuitement sur Lage Kanaaldijk 117 (Maastricht), en bord de Meuse et de ses bras morts (frayères et ports de plaisance), non loin de l’écluse de Lanaye (Belgique, pays de Liège) là où la Meuse se sépare du bras constituant le canal Juliana en direction du Rhin (Allemagne).
La balade de 7,4km (balises rectangles jaunes) démarre sur le site ENCI (Eerste Nederlandse Cement Industrie), site carrier désaffecté d’où fut extraite la craie et du sable calcaire jusqu’à la moitié du XXème siècle. Un parking payant permet toutefois de s’approcher au plus près de la brasserie où il est possible de siroter une boisson en admirant un paysage post-industriel acquis en 1992 par l’association néérlandaise Natuurmonumenten devenue gestionnaire du site Zone Nature.
La Montagne Saint-Pierre trempe ses pieds dans les vallées du Geer et de la Meuse, bénéficiant d’aménagements considérables invitant les promeneurs et touristes à sillonner en toute sécurité sur des sentiers gravillonneux et confortables. Des escaliers imposants et costauds solidement ancrés dans les parois de craie et de calcaire rendent possible l’ascension du site au point culminant à 171m.
Un promontoire galvanisé et spacieux offre une vue imprenable sur les centaines d’hectares d’un canyon artificiel digne des grands espaces américains. Les anciennes installations industrielles trônent encore aux abords de l’entrée du cratère béant et gigantesque dont les eaux de ruissellement d’un bleu émeraude tapissent les fonds rocheux et poreux, au plus grand bénéfice de la nappe aquifère.




Pierre (notre fils) Laurence et moi-même sommes quelque peu fébriles en escaladant les marches métalliques à claires voies dont les vrombissements résonnent à chacun de nos pas prudents. Nous sommes éminemment récompensés en apercevant la vue fantastique que nous partageons avec les autres touristes d’un jour s’agglutinant sur le perchoir privilégié en cette journée au caractère estival et ensoleillé.
De nombreuses galeries furent creusées en période d’exploitation industrielle dans les parois verticales ocrées, évoquant le caractère troglodyte des sites jordaniens. Ce contexte singulier nous enveloppe d’une parenthèse inattendue et dépaysante à souhaits.
Le balisage très efficient nous invite à nous écarter pour un moment des points de vues vertigineux. Un kilomètre de chemins bucoliques et forestiers nous mène au Fort du début du XVIIIème siècle constituant jadis un rempart militaire de la ville de Maastricht. Nous déballons les lunchs-packets sur une plaine herbeuse du plateau calcaire où bon nombre de personnes et de familles profitent du farniente.



Le coeur léger, la douce chaleur exceptionnelle en cette saison conduit nos pas vers la fin de la boucle qui ceint le site carrier. Regagnant la brasserie jouxtant le site désaffecté de la ENCI, nous dégustons une bonne bière spéciale, attablés au plus près du bord escarpé de cet exceptionnel biotope pseudo-naturel.
Direction le parking, retour maison! A moins que nous ne décidâmes à nous sustenter au Petit Parc de Ben-Ahin, chez José et Christine, installés confortablement et profitant allègrement du cadre magnifique de la terrasse bordant l’étang.
L’immersion dans la nature excite la production d’hormones telles que la dopamine, l’endorphine, l’ocytocine et la sérotonine, ravigotant toutes les petites « chinoiseries » qui nous empêchent de fonctionner au quotidien… Aucun médicament ne peut donner autant de satisfaction, c’est pourquoi je vous invite vivement à chausser une paire de bottines, sans oublier la ch’tite boîte à tartines, et à marcher quelques pas, si ce n’est quelques milliers, là où ne vous suivent pas vos soucis…
Merci de vous être arrêtés sur mon blog, quelques instants de votre précieux temps..
Vincent Poitier, alias « le pensiologue »
06 avril 2024
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